16 août 2016

lotus solus


Toi tu pars au Japon et moi je ne sais pas
je reste là
je m'évapore
qu'allons-nous faire.
Toi tu passes dans le couloir la nuque courbée
ton corps effacé dans ta robe sac
ton corps en majesté dans ton havre-sac vert piquant
montrer révéler et cacher dans le même espace
et cet air de chien battu qui me donne envie de te
gifler
griffer.
Tu m'horripiles.
Bon.
Que faire.

Téléphoner à Jack le Haricot et lui dire que j'accepte la mission.
OK Jack.
J'y vais je vais arracher la peau de cet enfoiré, la tanner et t'en faire des chaussures
des chaussures à talon et à bout carré
T'auras la classe Jack et moi le sang sur les mains.
Je vais faire ça bien Jack.

Ou alors
vider la vieille valise en carton et cuire debout le bordel que j'ai mis dedans,
y mettre mes clics et mes clacs et me faire la malle. Je vais partir.
Je pars, c'est décidé.
Je taille la route.
Dans ma valise ma chemise à fleurs, trois crayons de couleur bien taillés, un roman effrayant, mes lunettes de soleil. Je prends le train de nuit et je file à Porto.
Sous mon panama derrière mes lunettes noires je regarderais passer les hommes sur les terrasses de velours je mangerais du cochon aux palourdes j'oublierais le temps qui passe le temps qu'il fait j'oublierais mon nom mon âme et ma taille de pantalon .
Une mouette qui vole et puis c'est marre.



4 commentaires:

  1. Beau texte, aux élans d'envie de tout claquer, parfois... Je t'espère bel été, Madame Alfred :)

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  2. surtout la taille du pantalon, bonnes cliques, bonnes claques.

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  3. Je reviens vers ce texte, plutôt que de commenter le nouveau, toujours un temps de retard, mais la relecture me l'amène encore plus fort beau que la première fois. Voilà.

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Bonjour, merci d'être passé dans ma cabane virtuelle . Si vous laissez une trace, je répondrais ici. A bientôt